24 janvier 2010

Tokyo des arts et des quartiers populaires


Dimanche 24 janvier 2010

Premier rendez-vous dominical au marché d’Ameyoko, près de la gare d’Ueno.






C’est le marché le plus animé de Tokyo et le dernier qui évoque un peu un bazar à l’orientale. On y trouve de tout à prix réduit.





Pendant l’ère Edo, on y achetait des bonbons (ame). Après la seconde guerre mondiale, les marchandises du marché noir telles que les liqueurs, les cigarettes, le chocolat et les bas nylon apparurent. Le mot ame devint alors l’abréviation du mot « américain ». Yoko signifie « allée ».














Les petites boutiques serrées sous le pont ferroviaire vendent des marques étrangères (Chanel, Nike ou Rolex) à moindre coût. Jeans de toutes marques et chemises hawaïennes, blousons de cuir, maroquinerie et chaussures de sport sont concentrés sous le pont


tandis que les produits comestibles (calmars séchés, articles d’épicerie et poisson frais) bordent la rue qui longe la voie ferrée.

















Nous partons ensuite en direction du parc d’Ueno, parsemé de temples et de sanctuaires érigés par les shoguns Tokugawa.


Au 17e siècle, Ieyasu, premier Shogun de la période Tokugawa, construisit à cet endroit le temple Kani-ji ainsi que plusieurs annexes afin de barrer la route aux esprits malins en provenance du Nord-Ouest.








En 1873, cinq ans après la bataille d’Ueno où le Shogunat fut écrasé, le gouvernement déclara l’endroit parc public.

Refuge des sans-domicile fixe, il contient plusieurs musées dont le Musée National de Tokyo, le plus grand du Japon et le National Museum of Western Art qui abrite de nombreux tableaux impressionnistes (son entrée est marquée par la porte de l’Enfer de Rodin).

En dix ans, le nombre des sans-domicile fixe a été multiplié par dix. La crise n’est plus seulement économique, mais sociale. Les chômeurs sont souvent réduits à la mendicité ou à attendre la soupe populaire distribuée par des associations à la gare de Shinjuku. Les aides de l’état sont inexistantes. Dans un pays où l’emploi à vie a longtemps fait figure de modèle, la question des SDF n’intéresse guère les politiques.



Le Musée National de Tokyo abrite la plus belle collection d’art japonais du monde (86456 œuvres, 2000 prêts permanents, 84 trésors nationaux).









Toutes les œuvres ne peuvent être montrées en même temps. La plupart sont exposées par roulement.

Le Honkan, bâtiment principal, abrite des collections sur deux niveaux. Le rez-de-chaussée rassemble les céramiques, les gravures sur bois, les textiles, les épées et armures, les sculptures, les masques et les ferronneries.

Au premier étage, on peut admirer des tableaux, des paravents, des laques, des œuvres de calligraphie et des tableaux modernes japonais et occidentaux.






Après la visite de ces deux musées, Tomo nous propose de nous faire découvrir un aspect méconnu de Tokyo. Direction la colline de Yanaka située au nord-ouest du parc.




C’était une ville-temple à la période Tokugawa. Elle a conservé plus de 80 temples.
Le quartier évoque un décor de cinéma du Tokyo des années 20 (ruelles, temples, cimetières, vieilles demeures, boutiques).

C’est le dernier endroit qui permette de se faire une idée de ce qu’était le Tokyo populaire d’autrefois. On y respire le parfum de l’ancienne Shitamachi (ville basse), avec ses maisons serrées le long d’étroites allées et ses éventaires traditionnels vendant des biscuits salés au riz et des bonbons à l’ancienne.

Sans oublier le savant lacis de fils électriques à fleur de ciel. En raison des tremblements de terre fréquents au Japon, les câbles électriques ne sont pas enterrés.


Pause déjeuner avec dégustation d’anguille grillée dans un petit restaurant local avant de reprendre notre promenade bucolique sous un ciel d’un bleu éclatant.













Dans la quiétude d’un vieux cimetière, nous nous perdons dans la contemplation d’un prunier en fleur, présent des divinités à nos yeux ébahis d’occidentaux.








En prévision d’un lever très matinal, nous dînons tôt près de l’hôtel.
Nos bagages ont déjà pris la route et nous attendent à Kyoto. Nous n’avons conservé que le minimum vital.
La décoration du restaurant nous enchante : estrades en bois patiné, coussins indigo et une étonnante collection de bols en porcelaine aux motifs bleus et blancs.

Au menu, bœuf grillé sur des plaques en fonte. Pour nous protéger des projections de graisse, nous avons revêtu de grands bavoirs en papier. Une fois de plus, les japonais ne laissent jamais rien au hasard !

Anne

photos : Dominique



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Les premières impressions en direct :
Aujourd'hui dimanche, notre groupe s'est scindé en deux. La majorité d'entre nous est partie étudier avec Yoko Saito dans son atelier. Ne restait qu'un tout petit groupe qui avait choisi de profiter de cette dernière journée à Tokyo.
Temps exceptionnel: un ciel bleu azur, une température printanière et un prunier tout en fleur. Si, si. Nous avons même fait des photos. J'ai vu le prunier de loin et j'ai cru un instant avoir une hallucination. J'ai entraîné notre groupe dans l'un des cimetières du vieux Tokyo pour aller vérifier in situ.
Le prunier était bel et bien en fleur.

Avant cela, visite approfondie du musée de Tokyo. Un très beau musée avec des pièces exceptionnelles du Japon ancien (estampes, armures de Samouraï, katanas, Bouddhas, boîtes laquées...). Tomo nous a proposé ensuite de nous faire découvrir un Tokyo méconnu, un quartier non détruit par la guerre avec des maisons anciennes, des cimetières indescriptibles, des installations électriques non moins indescriptibles, un marché de poissons frais et séchés avec des tentacules de poulpes rouge cramoisi. Nous en avons pris plein les yeux et nous sommes rentrées émerveillés à la fin de cette journée.Pour clôturer ces moments magiques, un repas à la japonaise, sans chaussures, sans chaises et avec des mets d'une saveur incomparable.

Bref, du pur bonheur.
Anne

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