27 janvier 2010

Art architectural et tradition textile

Mercredi 27 janvier 2010 - l'héritage des maîtres du passé.

Un programme encore très riche aujourd’hui : le château de Nijo, le Centre textile Nishijin, l’atelier de teinture Aizenkobo et la gare de Kyoto.
Nouvelle cerise sur le gâteau de riz : une pause déjeuner offerte par Philippe dans un restaurant traditionnel de sushis avant le quartier libre de l’après-midi pour découvrir Kyoto à notre rythme et « magasiner » à loisir.

Nous nous rendons tout d’abord en autocar au château de Nijo, dénué des grandioses fortifications qui parent les châteaux japonais.

Il est réputé pour ses pièces au décor exceptionnel, ses magnifiques plafonds à caisson et ses planchers « rossignols », conçus pour trahir les intrus (en particulier les espions ninja) en émettant au plus léger contact des sifflements semblables au chant du rossignol.
Comment ne pas admirer cet astucieux système de pièces métalliques actionnant des anches sous la flexion des lames !



Le ninjutsu, « art d’agir à la dérobée », fut élaboré au cours des luttes sanglantes entre les clans de l’époque féodale. Les ninjas transmuèrent leur vocation d’espions et d’assassins en une discipline sophistiquée, se soumettant à des retraites ascétiques et étudiant l’astronomie, les propriétés des herbes, la médecine et la nutrition.

Ils mirent au point des stratagèmes astucieux pour vaincre leurs ennemis – des crochets pour ouvrir les portes, des bateaux pliants, des vêtements permettant de dissimuler des sabres et des couteaux et plus de trente différentes sortes de shuriken, étoiles de métal meurtrières.

Construit en 1603 par Tokugawa Ieyasu sur le modèle d’une partie du Palais impérial de Kyoto, le château de Nijo symbolisait le pouvoir et les richesses du shogunat nouvellement établi à Edo. Iemitsu, son petit-fils, demanda aux maîtres de l’école de peinture de Kano de décorer les salles de réception en prévision d’une visite de l’empereur. Ironie du sort, en 1867, le dernier shogun Tokugawa dut abdiquer au château de Nijo, en présence de l’empereur Meiji.

Le château originel a été détruit dans un incendie au 18e siècle et le bâtiment actuel provient d’un palais impérial que l’on a déménagé à cet endroit en 1893.
Il est entouré d’un agréable jardin d’arbres fruitiers.
On y pénètre par la porte Karamon qui arbore un pignon de style chinois et des charnières en plaqué or.
A l’entrée du palais, le dessus de la porte cochère s’orne d’une frise sculptée d’oiseaux en vol, de paons et de délicates fleurs volubiles.

Le point fort de ce château est l’ensemble des salles de réception de Ninomaru, groupe de bâtiments espacés reliés par des passages couverts de bois. Dans la première grande chambre (Ohiroma Ichi-no-ma), des Daimyo de cire (seigneurs féodaux) présentent leurs respects au shogun sous son dais.
Les photographies intérieures sont interdites afin de préserver les peintures de l’école de Kano.

A l’origine membres d’une famille modeste de samouraïs, les peintres de Kano devinrent célèbres au 15e siècle grâce à leurs paysages de style chinois et représentations d’oiseaux et de fleurs. Les peintures du château de Nijo sont leurs œuvres les plus importantes. Elles figurent des tigres et des panthères grandeur nature (les léopards étaient pris à cette époque pour des tigres femelles), rampant dans des forêts de bambous, des oies et des hérons sauvages dans un décor hivernal, des pins gigantesques et des cerisiers en fleurs.

Seconde étape de notre périple : la visite du Centre textile Nishijin, manufacture de kimonos installée au centre de Kyoto depuis le 19e siècle.

Dans ce bâtiment moderne spécialisé dans l’histoire de cette riche tradition de tissage, les visiteurs peuvent voir toutes sortes de textiles Nishijin, comme le brocard utilisé pour les kimonos et leurs ceintures ornementales (obi), mais aussi des démonstrations de tissage et un défilé de kimonos.

Les techniques utilisées sont des techniques traditionnelles à la main et à l’aide de métiers à tisser Jacquard importés au Japon en 1873.
On commença à tisser à Kyoto avant le 5e siècle. Les tisserands faisaient des vêtements pour les nobles. Au 15e siècle, ils se déplacèrent dans le quartier de Nishijin, ce qui explique l’origine du nom de ce tissu, célèbre dans tout le Japon pour ses dessins recherchés et ses couleurs variées. Une journée est parfois nécessaire pour tisser un seul centimètre. Les tissus Nishijin sont connus comme étant une des formes représentatives des arts traditionnels au Japon.

Bien que la plupart des Japonais soient aujourd’hui vêtus à l’occidentale, il n’est pas rare de rencontrer dans la rue une femme avec un kimono traditionnel ou un homme portant un kimono de coton (yukata). Aussi bien féminine que masculine, cette tenue est principalement liée aux occasions officielles, aux fêtes ou à la détente. Un kimono de qualité peut durer des années, voire des générations. Coupé selon une taille standard, il s’adapte à chacun lors de l’habillage, en s’enroulant autour du corps. Le pan gauche se glisse toujours sur le droit. L’inverse est destiné aux morts.

Le style du kimono a peu changé depuis l’époque Edo. Un kimono neuf traditionnel peut coûter des milliers de yen, mais il est souvent un héritage familial. Avant d’être nettoyé, il est décousu ; puis plié et enveloppé dans du papier avant d’être rangé.

Le tissu somptueux des kimonos féminins est souvent peint à la main, tissu ou teint selon des techniques traditionnelles permettant de réaliser des dessins complexes.
L’obi, ceinture large pouvant mesurer jusqu’à quatre mètres, se noue, serrée, au creux du dos. La qualité de l’étoffe et la forme du nœud varient selon la saison et l’importance de l’occasion.



Le kimono traditionnel masculin est en soie noire. Plus court que celui des femmes et uni, mis à part les armoiries familiales (mon), il offre une plus grande liberté de mouvement et se porte avec l’hakama, large pantalon-jupe et l’haori, une veste longue et ample. Deux cordons tressés, les himo, servent à maintenir le kimono. Les sandales des hommes (setta) sont en jonc, comme les tatamis, avec une semelle en cuir.
Lors d’un mariage traditionnel, l’homme est vêtu d’un kimono officiel et la femme d’un kimono blanc (shorimuku) et d’une large coiffe.

La coiffure traditionnelle des femmes reflète l’âge et la position sociale et maritale. Elle gagna en raffinement lors de l’époque Edo. Aujourd’hui, elle est réservée aux occasions officielles.
L’éventail, accessoire traditionnel destiné aux hommes et aux femmes, est en bambou et en papier peint à la main. Les peignes et épingles à cheveux, raffinés, sont en écaille de tortue, laque ou ivoire.

Depuis les périodes Nara et Heian (8e siècle), les Japonais se chaussent soit d’une variante de tongues en paille et de sandales en cuir (zori), soit de socques en bois (geta), ces deux modèles étant aussi faciles à ôter qu’à remettre. Les zori se portent avec les kimonos traditionnels. Elles ont souvent des semelles compensées. Les gera se portent avec les kimonos de coton (yukata). A la fin du 17e siècle, les semelles de 30 cm des chaussures des courtisanes rendaient la marche pratiquement impossible. Les chaussettes fendues (tabi) se portent avec ces deux types de chaussures.

Nos emplettes terminées, nous dirigeons nos pas vers l’atelier Aizenkobo, véritable œuvre d’art en soi, niché dans une petite rue étroite du quartier Nishijin. Sa bannière indigo accueille tous ceux qui souhaitent apprendre l’art de la teinture en général et de la teinture à l’indigo en particulier.

Kenichi Utsuki, le maître teinturier de céans, est considéré comme un trésor national vivant. On vient du monde entier pour lui rendre hommage. Une collection permanente de ses œuvres est exposée au British Muséum de Londres. Il a également donné des cours et des démonstrations dans deux célèbres universités américaines : Colombia et Princeton.

L’atelier et la maison qui le jouxte sont situés dans un bâtiment datant de l’époque Edo, remarquablement restauré par Kenichi et son épouse Hisako. Un mur de bambous sépare les énormes cuves en argile servant à la teinture du reste de la maison où les clairs-obscurs sont dignes des plus belles œuvres de la peinture flamande.
Réalisée en bois et en papier, la maison traditionnelle (minka) était conçue pour s’intégrer à l’espace. Aujourd’hui, peu de minka d’origine sont encore habitées : la plupart ont été détruites, le plus souvent par le feu. Les maisons de ville traditionnelles sont des machiya, équivalent urbain des minka.

Kenichi est né et a grandi dans cette maison. Il est issu d’une longue lignée de samouraïs. L’un de ses ancêtres, peu attiré par la voie du sabre, a décidé de partir à Kyoto pour devenir tisserand. De fil en aiguille, il est devenu maître teinturier et a remis à l’honneur la teinture à l’indigo.
Hisako, son épouse, est née dans une riche famille de Kyoto. Elle a étudié la littérature française et la philosophie à l’Université, mais a aussi été officiellement formée à l’art de la cérémonie du thé et à celui de l’Ikebana (art floral japonais). Ses compositions florales ornent les pièces de la maison, harmonieusement meublées de pièces rares. Depuis plus de vingt ans, elle dessine des modèles de tissu et des lignes de vêtements pour l’atelier Aizenkobo.
Norito, leur fils, est également impliqué dans l’entreprise. Il a étudié l’art de la teinture à l’Université d’art et de design de Kyoto et poursuit les traces de son père.

L’indigo est un colorant végétal qui provient de l’indigotier. Dans le spectre des couleurs, il se situe entre le bleu et le violet. Les Mayas considéraient qu’il avait un effet apaisant sur les femmes enceintes. Au moyen-âge, les juifs installés au Maroc étaient réputés comme des maîtres de la teinture à l’indigo. Beaucoup plus tard, la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales fit fortune avec ce produit précieux.

Le Japon a une longue tradition de teinture végétale. Cette technique raffinée est arrivée du continent à l’ère Asuka (538-710). L'empereur du Japon avait alors instauré un système particulier, inspiré du bouddhisme, qui divisait la Cour en douze rangs, regroupés par deux (un mineur et un majeur) et qui correspondaient aux six vertus essentielles : la vertu, la bienfaisance, l'étiquette, la probité, l'équité et la sagesse. Les courtisans devaient porter des habits de couleurs différentes selon le rang auquel ils appartenaient, ce qui favorisa le développement de la teinture végétale.

Les plus anciens exemplaires de tissus japonais colorés à l'indigo sont conservés au temple Horyuji à Nara et ont été fabriqués environ en 620 après J.C. Durant la période Nara (710-794), les tissus colorés à l’indigo étaient réservés à l’aristocratie. En l’an 718, on dénombrait 101 techniques de teinture. Concernant plus spécifiquement l’indigo, plus on était de rang élevé, plus il était foncé et profond.
Pendant l'ère Heian (794-1185), le Japon a développé sa propre culture et l'on considère que c'est l'une des époques les plus riches de l'histoire du Japon en matière artistique.
Au cours de l'ère Kamakura (1185-1333), le samouraï acquiert statut et prestige et les armures rivalisent alors de couleurs magnifiques.

L'ère de Muromachi (1336-1573) est obscurcie par les guerres internes et le Japon développe alors une technique particulière qui lui permet de teindre à l’indigo tout au long de l'année. Puis, pendant l'ère Edo (1600-1868), l'indigo devient la couleur symbole des gens du peuple. L'autre fait qui caractérise cette ère est le développement du concept esthétique "wabi-sabi" : les couleurs éteintes l'emportent alors sur les couleurs éclatantes.

La technique de la teinture artificielle est introduite au Japon au milieu de l'ère Meiji (1868-1912) et se développe très rapidement au détriment de la teinture végétale. Malgré tout, le Japon est en train de redécouvrir la richesse de ses traditions et le désir de préserver cet héritage culturel se fait de plus en plus sentir à travers le pays.

Bien que devenue rare, la teinture à l'indigo n'a pas disparu. Les procédés de fabrication et d'utilisation de la teinture elle-même demandent beaucoup de temps et les matériaux sont coûteux, mais leur beauté est largement reconnue et appréciée. Un artisan teinturier peut non seulement gagner sa vie, mais aussi le respect dû à ceux qui perpétuent une noble tradition.
L'indigo est un colorant extrêmement rapide. Par une alternance de trempages et d’oxygénations, de nombreuses nuances de bleus peuvent être obtenues. La teinture à l’indigo augmente la résistance des tissus et repousse les insectes et les serpents. Il faut toujours retourner et laver à la main les vêtements colorés à l'indigo et surtout les faire sécher à l'abri du soleil car ses rayons dégradent le colorant qui prend alors une couleur violette.
Le secret du bleu indigo japonais, impossible à obtenir avec des colorants chimiques, réside dans la fermentation des végétaux. L’opération est longue et délicate pour obtenir le pigment souhaité. Si elle n’est pas réalisée correctement, la teinture ne prend pas. Kenichi a observé son père pendant cinq ans. L’art de la fermentation réside dans le réglage de la température et le dosage des ingrédients (son de blé, poudre de calcaire, cendre de bois, saké…) mélangés à l’eau et aux végétaux dans les cuves.

Après l’étape de la fermentation, la cuve peut être utilisée pour teindre les tissus. Selon la nature du tissu et la nuance de bleu indigo désirée, de 20 à 50 trempages et séchages au soleil peuvent être nécessaires.

Kenichi utilise d’autres colorants naturels à côté de l’indigo : le curcuma, les graines de gardénia et les pelures d’oignons pour les jaunes, les taupes et les verts ; la garance pour les rouges et les oranges.

L’atelier Aizenkobo fait également largement appel à la technique du Sashiko pour les vêtements, écharpes, sacs et coussins qu’il réalise. A l’origine, le sashiko était une façon pour les gens du peuple de décorer leurs vêtements. C’était aussi une méthode pour réparer et camoufler l’usure et les accrocs. Au 17e siècle, ce type de points devint une recherche plus artistique, pratiquée aussi par les nobles.

Le mot sashiko signifie littéralement « petits coups », ce qui correspond aux points avant que nous connaissons bien. Ces petits points (deux à trois au centimètre) n’étaient pas utilisés uniquement pour embellir un tissu, mais aussi pour maintenir ensemble plusieurs épaisseurs de tissu afin de réaliser des vêtements solides et chauds.
Les motifs originaux représentaient souvent des formes ou des dessins de la nature ou de la culture japonaise. On peut voir des dessins géométriques recouvrant la totalité de la surface de tissu, comme des hexagones et des losanges, des lignes courbes semblables à des vagues, des entrelacs de cercles, des rubans et des éventails et bien d’autres motifs (grues, papillons et fleurs).


Du passé ancestral, nous plongeons brutalement dans le Japon moderne.
Ensemble aérodynamique d’espaces élancés et d’escaliers découverts, la gare de Kyoto (Kyoto Station) offre un accès résolument futuriste à l’ancienne capitale impériale du Japon. Conçue par Hara Koji, professeur de l’Université de Tokyo dont le projet triompha lors d’une compétition internationale, la structure fut achevée en 1997.
L’absence totale d’éléments japonais traditionnels fut très critiquée. La gare est incontestablement stupéfiante. Ses espaces à ciel ouvert évoquent paradoxalement une maison de bois traditionnelle de Kyoto.
A l’intérieur, The Cube, ensemble de boutiques, propose des articles d’artisanat et des produits alimentaires. Au décours des allées et des escaliers mécaniques, nous pénétrons dans un très beau restaurant de sushis avec des serveuses en kimonos, dissimulant leurs possessions personnelles dans le creux de leur obi.


Au 19e siècle, le terme sushi était utilisé pour dénommer le poisson conservé dans du vinaigre. Aujourd’hui, c’est un terme générique qui regroupe un choix infini de préparations. La plus célèbre est Nigiri-sushi. Des lamelles de poisson cru et une fine couche de wasabi (raifort vert) recouvrent des boulettes de riz froid, légèrement sucré et vinaigré. Le gunkan est constitué d’une feuille d’algue séchée remplie d’œufs de poisson. Le norimaki est un morceau de poisson roulé dans du riz vinaigré et entouré d’algues sèches. Il existe également le temaki, roulé en forme de cône, l’inari avec du tofu et le maki-sushi dans lequel le riz est mélangé à de petites tranches de poisson et des pickles, puis roulé dans une feuille d’algue grillée.
Avec les doigts ou des baguettes, on saisit un morceau que l’on plonge dans la sauce au soja avant de le déguster en une seule bouchée.


Notre petit quatuor décide ensuite de retourner à pied à l’hôtel par le chemin des écoliers avec un long arrêt dans une grande surface de l’électronique et de l’électroménager : pas moins de sept étages dédiés aux produits et gadgets derniers cri dans ce domaine.

La découverte des magasins japonais est une expérience étonnante. Le choix des produits proposés dépasse l’imagination, tout comme la multiplicité des lieux d’achat (grands magasins, centres commerciaux, étals, boutiques d’artisanat).
Les supermarchés et grands magasins ne ferment pas le dimanche, mais un jour de semaine par mois ou tous les deux mois selon les régions. Certaines boutiques spécialisées ferment au contraire en fin de semaine et les jours fériés alors que les petites structures familiales restent ouvertes sept jours sur sept. Partout, les horaires d’ouverture sont compris entre 10h et 20h. Les couche-tard peuvent se ravitailler dans les chaînes (comme Seven Eleven) qui fonctionnent sept jours sur sept et 24h/24h. Les distributeurs automatiques proposent à toute heure des boissons, en-cas, CD, piles et articles de première nécessité. Les prix sont presque toujours affichés en chiffres arabes. Pour régler une note, la coutume consiste à poser son argent sur un plateau, sur lequel la monnaie est rendue, évitant ainsi tout contact physique.

Au Japon, l’art de l’emballage fait partie de la culture traditionnelle : le corps est enveloppé par le kimono et le riz par certains aliments. Pour transporter leurs effets, les Japonais les entouraient de façon originale dans des tissus décoratifs (furoshiki). Dans tous les magasins, les achats sont emballés dans de ravissants papiers.

Le dîner est prévu dans un restaurant chinois de Kyoto. Les spécialités proposées à notre dégustation n’ont que peu à voir avec ce que nous connaissons en France (pinces de crabe caramélisées, pudding au lait d’amande…).

Heureusement que la question du choix ne se posait pas car la consultation de la carte nous a laissés quelque peu dubitatifs !


Anne
photos : Dominique


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Premières impressions en direct !
Château féodal, tissage et kimonos, indigos et sushis ... de quoi s'occuper !
Départ en bus ce matin pour visiter le château féodal de Nijo-jo, fief de la dynastie des Shogun Tokugawa.
Une plongée dans le monde des Samourais, des Ninjas et des concubines. Les photos étaient interdites à l'intérieur car les peintures des panneaux sont très fragiles.
Pour la plupart, elles représentent des "arbres à pin" sur fond de feuilles d'or. Une merveille de délicatesse et de raffinement.
Le lieu est d'une grande sobriété : tatamis recouvrant des planchers de bois de cèdre et panneaux peints. Les plafonds sont également recouverts de peintures.
Nous avons marché sur les fameux planchers rossignols.
Des plaques d'acier reliées tenues par des clous sous le plancher produisent un son semblable au chant du rossignol. Difficile d'aller faire discrètement une sortie nocturne à l'époque. Les Shogun se protégeaient ainsi des attaques des Ninjas.
Visite ensuite du centre de la tradition textile de Kyoto avec démonstration de tissage et défiles de kimonos.
En bonne capteuse d'images, j'ai cherché une place stratégique pour filmer ces belles japonaises en kimonos et obis (la ceinture qui enserre le kimono et qui leur sert pour ranger leurs petites possessions).

Petite marche dans les rues de Kyoto pour découvrir une étonnante boutique consacrée aux tissus indigos. Une très ancienne maison japonaise avec des lumières intérieures dignes des peintures flamandes accueille de magnifiques vêtements bleu indigo, certains réalisés avec la technique du Sashiko. Nous avons craqué pour de très beaux fils aux coloris d'une grande douceur.

Petite surprise de Philippe et de Tomo pour le repas de midi: repas de Sushis, très différents de ceux que nous connaissons en France. Ils sont très gros, très variés au niveau des poissons et fourrés au Wasabi. Un délice pour Anne...
Après-midi libre dans Kyoto. Notre petit groupe (Chantal, Dominique, Annick et Anne) a decidé d'explorer un temple de l'électronique et de l'électro-menager japonais. Indescriptible: des ordinateurs roses, des coques d'ordinateurs avec des textures et des couleurs innombrables, des fauteuils de massage où l'on s'endormirait volontiers, des appareils pour prendre sa tension, pour se masser le cuir chevelu sous la douche, etc.

Pour finir cette journée, Laura Ashley pour ces dames: so british avec des vendeuses aux petits soins. Notre portefeuille n'est pas sorti indemme de cette escapade. Rien d'outrageusement dispendieux, mais quelques menus plaisirs.
Dîner dans un restaurant chinois de Kyoto dont les specialites n'ont rien a voir avec ce que nous connaissons en France. Heureusement que nous n'étions pas seuls pour commander car la carte est cryptée et nous aurions été bien en peine de savoir ce que signifiaient tous ces idéogrammes. Des saveurs surprenantes, étonnantes, mais toujours appréciées comme le pudding de lait d'amande ou les pinces de crabe caramélisées.

Il y aurait tant et tant à dire, mais mes petits yeux se ferment et nous devons nous lever très tôt demain pour nous rendre sur le site de Nara (une heure et demie de route) classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Ils annoncent de la pluie. Après tous ces jours de grand beau temps, cela nous changera un peu. Et qui sait, les Kamis seront peut-être avec nous...Sayonara

Anne

6 commentaires:

  1. Anonyme2:54 PM

    Pour votre retour, j’ose espérer que vous avez tous prévu 15 jours de repos pour vous remettre de ce rythme intense, car je constate que vous profitez à fond de votre voyage.
    La météo annonce effectivement un peu de pluie pour demain sur Kyoto. Ensuite vous devriez avoir uniquement quelques nuages jusqu’à votre retour en France (où vous pourriez trouver un peu de neige).
    Bonne continuation à vous tous.

    Philippe & Savannah

    P.-S. Dites à Anne-Marie qu’elle ne surcharge pas ses bagages en Wasabi. On en trouve en France…

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  2. Anonyme4:23 PM

    Tous les jours des commentaires qui font rêver. J'attends les photos d'Anne avec impatience car il semble qu'elle soit devenue un reporter très classe. continuer a bien profiter des paysages et des curiosités de ce pays et je vous souhaite de le faire avec ce beau temps . Angèle (dans le beaujolais bien gris et bien froid)

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  3. Sylvie P.5:21 PM

    C'est magique de suivre tous les jours votre voyage au pays du soleil levant. Le japon est un de mes rêves de voyage et vos reportages me confortent dans mon envie d'y aller. Merci de nous faire partager votre plaisir et bonne continuation.

    Sylvie P.

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  4. toujours de tres belles photos qui ns font rever c'est super !merci
    durant les 15 jours de repos suggérés,nous pourrions imaginer d'assister à un defilé de nos voyageurs en kimono avec expositions de vos trouvailles,diaporama photos et dégustation de mets nippons
    ah il fait bon rêver!!
    que l'aventure continue sous le ciel bleu car ici c'est très gris et blanc!!!m claire

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  5. je vous envie beaucoup , ce voyage a du être magnifique...

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  6. Anonyme3:46 PM

    Greetings,

    Thanks for sharing this link - but unfortunately it seems to be down? Does anybody here at quiltinusa.blogspot.com have a mirror or another source?


    Thanks,
    Jack

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